"Mes sentiments à propos d'un paysage familier."
Dans l'"histoire d'un garçon pendant ses humanités",il est fait mention d'une"rédaction sujet libre"écrite pour un examen de français en 1966,et qui avait obtenu la première place!Par le plus grand des hasard,le "vieux"garçon,montre le récit à la Maman(80 ans),qui lit,avec beaucoup d'émotion et lui révèle:"Mais cette rédaction,je l'ai toujours!!Elle est rangée dans les souvenirs"!INCROYABLE,ce texte qu'il croyait perdu à jamais,il est là,dans ses mains.....Le voici,en son intégralité,sans retouche,endormi depuis 1966!:
"Mes sentiments à propos d'un paysage familier"
"La chambre de mes parents!Combien de souvenirs émouvants peuvent m'évoquer ces trois petits mots.
En effet,tous les objets qui garnissent cette pièce intime ont assisté à la cruelle séparation provoquée par le départ de mon Père vers un monde meilleur.
Il y règne depuis deux semaines,une athmosphère funèbre qui se répercute sur les meubles devenus par la fatale destinée humaine,les témoins d'un drame profond.
Des que je pénètre à l'intérieur de cette chambre mortuaire,je ne puis résister à une certaine mélancolie,à un malaise étrange:tout ce mobilier,la peinture de ces murs ont revètu une robe de deuil,cruel vètement que désormais ils garderont toujours.
Chaque nuit,ce lit,important par sa taille,a bercé de sa douceur mon père et ma mère,fatigués par la journée.Depuis deux semaines,la place de droite reste sans vie.
Ce meuble familier ne constitue plus que le symbole d'un vide irréparable,d'un ravin dont les limites sont inabordables.
Et cette antique garde-robe!Elle a contemplé ma naissance et a suivi ma jeunesse..
Tous les soirs,elle recueillait les vètements de mes parents,dont une partie ont perdu leur utilisation.
Maintenant,ses portes grincent de tristesse,et les habits qu'elle contient retracent dans mes pensées toute une vie féconde dans le passé,et maintenant éteinte à jamais.
Autrefois la belle armoire grise s'élançait vaillamment dans le coin de la chambre,mais ce fier passé a pris fin.
Aujourd'hui,comme une veuve sans force,elle s'appuye lourdement contre le mur,supportant avec peine tous ces livres,anciens compagnons de travail de mon père dèfunt.
Et pourtant,la vie est ce qu'elle est.En effet,tout ce mobilier effondré de lamentations,et ces murs qui enferment dans cet espace désolé,une athmosphère de séparation inconsolable,tracent dans mon esprit et dans celui de ma famille,un éternel devoir,une immense responsabilité.Cet ètre, si cher à nous tous,manifestera toujours sa présence dans notre esprit.Sa plus intime volonté,un travail acharné,volontaire et désinteressé,il nous la transmet par l'intermédiaire de l'ensemble décoratif de cette pièce.
Tous ces exemples décrivent facilement mes sentiments,à l'intérieur de cette chambre."
Jacques Laret est à l'extrème droite de la photo.Ce fut la dernière prise de son vivant!
frambie 28/04/2012 14:42
JPL du Var 28/04/2012 17:11